Eau : une baisse de la consommation indispensable

Publié le : 26/10/23
  • Tous les indicateurs sont au rouge et le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme au printemps : la ressource en eau doit être économisée. Un nouveau défi pour les entreprises.

    En 2021, l’hydrologue Emma Haziza alertait « la guerre de l’eau a commencé »*. En 2022, plus de 700 communes ont dû être approvisionnées en eau par des camions citernes. Au 1er octobre 2023, 66 % des nappes phréatiques métropolitaines étaient sous les normales. Une situation qui semblait jusque-là inimaginable. Pour y faire face, le gouvernement a lancé le Plan eau « pour une gestion sobre, résiliente et concertée de la ressource en eau ». Ce plan est construit autour de 53 mesures dont celle de diminuer de 10 % les prélèvements d’eau nationaux d’ici 2030. Une mesure qui concerne tous les secteurs économiques mais aussi l’Etat et les citoyens : faire des économies d’eau étant un enjeu à fois individuel et collectif.

    Sensibiliser, le premier pas

    2023-10-26_Image_Plan_Eau.jpegSelon une étude**, un salarié du secteur tertiaire consommerait, en moyenne, 40 litres d’eau par jour. L’engagement de l’entreprise est indispensable. Tout comme la sensibilisation de chaque collaborateur. Ce que confirme Angèle Curtet, responsable projets Environnement & Energie chez Sodexo « La sensibilisation impliquant tous les corps de métiers de l’entreprise est essentielle en même temps que la mise en place d’actions concrètes ».

    Celle-ci fait d’ailleurs le parallèle avec le plan de sobriété énergétique mis en place l’hiver dernier « l’objectif était de réduire la consommation d’électricité afin de ne pas avoir de coupure sur le réseau électrique français. Et cela a fonctionné.

    Le contrat de performance énergétique (CPE) qui a fait ses preuves tend à évoluer en contrat de performance environnementale, incluant notamment la gestion de l’eau.

    Aujourd’hui, nous avons un risque de pénurie d’eau, il faut donc tirer des leçons de nos réussites et se lancer tout de suite dans le plan de sobriété eau ». De multiples solutions existent : « en proposant des activités de sensibilisation, nous avons pu constater chez nos clients que les collaborateurs étaient très réceptifs à cette démarche », souligne Angèle Curtet.

    La gestion de l’eau incluse dans une politique RSE

    Quand l’entreprise et les collaborateurs sont engagés, un plan d’actions est élaboré en veillant toutefois à réaliser au préalable un audit eau bâtiment. Ces actions, adaptées à chaque site, peuvent notamment s’appuyer sur les nombreuses innovations existantes (détecteur de fuites, contrôle de la consommation, etc.) « Grâce à des plans d’actions personnalisés, nous avons pu réduire la consommation d’eau de 25 % en moyenne sur les sites de nos clients ». La maîtrise de la consommation d’eau peut s’envisager dans la gestion globale d’un site. Ainsi, le contrat de performance énergétique (CPE) qui a fait ses preuves tend à évoluer en contrat de performance environnementale, incluant notamment la gestion de l’eau. « Il a déjà été déployé sur quelques sites ». Pour une entreprise, inclure la gestion de l’eau et de l’énergie dans une politique RSE est bénéfique sur plusieurs plans : économique (avec une baisse des factures pouvant amortir les investissements éventuellement réalisés), écologique et social. En effet, l’engagement de l’entreprise dans une démarche RSE renforce le sentiment d’appartenance des salariés et les fidélise. Rappelons que 44 % des salariés français se déclarent beaucoup plus soucieux de l’environnement tandis que 43 % estiment que leur entreprise ne respecte par l’enjeu environnemental. En conséquence, 20 % ont envisagé de quitter leur emploi en raison du manque de pratiques écologique sur leur lieu de travail***.

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    *Conférence au salon Batimat
    **Arseg-Sintéo
    ***Etude Tork Eco Office/72Points 2023