Chaud/froid, les degrés de la discorde

La température dans les espaces clos est un sujet récurrent de frictions tant les ressentis diffèrent. Quelles sont les solutions pour garantir le confort des utilisateurs ? Tour d’horizon.

« Vous ne trouvez pas qu’il fait froid là ? », « Tu n’as pas chaud, toi ? », qui n’a pas un jour posé ou entendu ces questions au travail ?
Pour répondre au Plan de sobriété énergétique mis en place par le gouvernement en 2022 et réduire les consommations, la température dans les bureaux et les locaux recevant du public est passé à 19° C. Or, un ou deux degrés d’écart fait une grande différence notamment parce que nous n’avons pas tous le même ressenti face aux variations de température. Ce ressenti varie même en fonction du genre : de nombreuses études montrent ainsi que les femmes sont plus sensibles au froid que les hommes. Pour ces derniers, la température idéale se situerait entre 22 °C et 24 °C contre 24,5 °C et 26 °C pour les femmes. À ce constat s’ajoutent d’autres facteurs comme l’âge, le stress ou encore l’état hormonal. Dans ce contexte, comment trouver un équilibre pour que chacun et chacune puisse travailler dans des conditions confortables ?

Pour Émilie Dubuisson, responsable Environnement et Énergie chez Sodexo, « il faut avant tout anticiper les périodes de canicule (et de grand froid) et programmer la production de froid, ou de chaud, plus tôt. Lorsqu’un bâtiment est fermé le week-end, on peut, par exemple, programmer climatisation ou chauffage le lundi à 3h au lieu de 6h ». Pour rafraîchir des locaux, le gestionnaire peut opter pour des solutions respectueuses de l’environnement comme le free cooling, un système de refroidissement passif. La pose de déstratificateurs pour mieux répartir l’air dans une pièce, de films thermiques sur les vitres ou l’utilisation d’une peinture thermique sont également de bonnes options. Les rondes techniques des responsables de la maintenance peuvent également être plus fréquentes. Et, bien évidemment, le télétravail doit être privilégié en cas de canicule. « La communication est essentielle et elle passe par la sensibilisation des usagers, souligne Émilie Dubuisson. Quand il fait 32°C à l’extérieur, il ne faut pas que la température intérieure soit de 21°C mais plutôt de 26°C, sinon le contraste est trop important et l’on peut tomber malade. C’est parfois difficile à faire comprendre ». D’où l’importance des Journées vertes organisées par le service Environnement et Énergie et destinées aux usagers qui permettent de mieux appréhender pourquoi les économies d’énergie sont bonnes pour la planète…